Maison d’éducation Krakelshaff
L'enfance au coeur des priorités
À Bettembourg, 1 056 enfants sont actuellement scolarisés dans trois écoles et 719 sont pris en charge dans quatre structures SEA (Service d’éducation et d’accueil). Les localités de la commune connaissent une croissance démographique modérée mais constante. Après une analyse approfondie, le constat est évident: avec la construction d’un autre campus à Krakelshaff, il sera possible de garder la cadence de cette évolution en temps utile.
Le bourgmestre Laurent Zeimet détaille ce projet: «La capacité de la nouvelle école a été conçue avec des dimensions généreuses, ce qui évitera des solutions d’extension improvisées à l’avenir. De plus, la maison d’éducation Krakelshaff sera notre site de substitution lors de la rénovation de la Schoul am Duerf dans quelques années.»
Le travail conceptuel a débuté en 2018. L’échevine en charge de la politique de l’éducation, Josée Lorsché, souligne: «Les communes endossent une grande responsabilité. La base de la réussite des enfants est posée dès l’école fondamentale. Offrir à tous un accès équitable à l’éducation est une mission essentielle de notre société. Nous souhaitons concevoir l’école comme un lieu qui tient compte du rythme d’apprentissage individuel, laisse place à l’expérimentation et fait appel aux différents sens. L’inclusion est également essentielle à nos yeux. Un bâtiment adéquat peut à cet égard avoir un effet porteur.» Mais pour que cette mission soit remplie, de nombreuses compétences sont requises dès la conception. En premier lieu: le vécu quotidien à l’école.
La force du travail d’équipe
Le collège échevinal implique le personnel enseignant. Un groupe pilote, consacré à l’élaboration d’un concept pédagogique, a été formé. Chaque école de Bettembourg et l’ensemble des cycles sont représentés. Par ailleurs, deux collègues du SEA complètent l’équipe. 12 personnes au total font actuellement partie de l’aventure. «Nous sommes ravis d’avoir pu faire partie de ce projet de référence dès le début», soulignent Romain Bartringer, Carlo Muller et Conny Kösling.
La commune a également cherché à coopérer avec un partenaire externe expérimenté. Nous avons travaillé en étroite collaboration avec le bureau d’expertise Lern-LandSchaft, qui avait déjà mis en oeuvre des projets similaires sous la devise «Neues Lernen braucht neue Räume» (de nouveaux apprentissages ont besoin de nouveaux espaces). «Tout a commencé par un voyage d’études en Bavière, au cours duquel nous avons observé une école modèle», se souvient Carlo Muller, président du comité d’école de la Sonneschoul. Progressivement, avec le soutien de ces experts, un manuel pédagogique de fonctionnement des espaces a été élaboré.
«L’enfant quitte son domicile le matin et passe presque toute la journée dans nos structures. Quel sentiment l’accompagne sur son chemin? Est-il content de rejoindre un environnement qui exige des performances d’une part, mais qui transmet en même temps un sentiment de sécurité?
Ces réflexions sont le fil conducteur de notre travail», explique Romain Bartringer, responsable du Service scolaire de la commune.
Un «foyer» à l’ambiance familiale est créé pour chaque cycle. L’offre ne se limite pas seulement à la salle de classe. Comme dans un logement, il y a de la place pour les rencontres mais aussi pour la poursuite de ses intérêts personnels.
Les couloirs classiques n’existent plus. Coins lecture, sièges disposés en cercle, espaces d’isolement pour faire des recherches: une «place du marché» commune située au centre offre d’innombrables possibilités. Celle-ci est divisée en zones de travail où diverses méthodes d’enseignement peuvent être utilisées avec différentes tailles de classe et de groupe. D’autres salles fonctionnelles complètent l’espace. Dans l’ensemble, la modularité et la flexibilité sont primordiales. Les espaces sont convertibles. L’éducation formelle et l’apprentissage non formel sont regroupés sous un même toit. Conny Kösling, chargée de direction adjointe du SEA, souligne: «Peu importe que ce soit à l’école le matin ou au SEA l’après-midi: l’enfant reste le même. Le bâtiment doit offrir des espaces que nous pouvons utiliser ensemble de manière judicieuse.
L’objectif consiste à développer les synergies.»
Facilement accessible et proche de la nature
Une fois le concept des espaces élaboré, la commune a lancé l’appel d’offres et c’est le cabinet d’architectes Beiler François Fritsch qui a obtenu le contrat. Yvonne Kunath, associée et chef de projet du dossier, explique: «Concevoir une école est l’une des tâches les plus complexes que l’on puisse
maginer. La sécurité, la durabilité et la fonctionnalité sont centrales. La certification « or » requise par la « Deutschen Gesellschaft für Nachhaltiges Bauen » (Fédération allemande pour la construction durable) garantit des normes élevées. Tous les matériaux sont donc sélectionnés avec le plus grand soin.» Le centre éducatif est conçu comme une école dans le quartier résidentiel. Le quartier Ëm de Bechel est habité par de nombreuses familles. Les enfants peuvent aisément venir à pied ou à vélo. L’école s’intègre harmonieusement dans le paysage; elle ne dépasse pas la hauteur des bâtiments résidentiels adjacents.
La façade intègre également des éléments de l’environnement. Des avancées et des retraits offrent des perspectives sur des recoins aux allures de jardin. Les promeneurs déambulant sur la Promenade du Soleil ne marchent pas le long d’un mur continu. L’espace extérieur est agréablement conçu. L’aménagement inclut notamment des sièges permettant des cours en plein air. Des équipements de jeux sont également disponibles, dont certains pour les enfants handicapés.
La cour de l’école fait face au parc; le bruit ambiant est ainsi orienté à l’opposé des habitations. La proximité directe du Park Krakelshaff avec son terrain de jeu naturel offre des possibilités attrayantes. Par ailleurs, comme tous les enfants portent des chaussons dans l’école, aucune saleté n’est transportée dans le bâtiment même après les excursions. Le complexe dispose d’un gymnase; il n’y a donc plus de trajet à faire pour se rendre aux cours d’éducation physique. Une cantine dotée de sa propre cuisine complète l’ensemble.
